En 2022, la Régie foncière de la Ville de Bruxelles lançait un AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) pour occupation immédiate, pour les cellules n°7 et n° 12 de la Galerie Bortier. Un Collectif composé de six personnes rend un projet mais, à l’instar d’autres candidats, ne recevra jamais de réponse de la Régie foncière, malgré le calendrier très précis et serré stipulé dans l’Appel (toujours en ligne sur le site de la Régie).
La proposition du Collectif est de faire de Bortier12 « une galerie d’un nouveau type, attirant un nouveau public, un espace orienté vers les nouvelles formes de création et d’écriture hybride, en particulier issues du monde numérique, un espace au service des jeunes créateurs et créatrices« .
« Au vu de l’histoire du lieu, nous pensons qu’un projet de galerie d’arts ne peut être viable à Bortier que s’il a un lien fort avec le livre, avec l’imprimé, avec l’édition. Nous souhaitons montrer qu’aujourd’hui, le livre coexiste avec les technologies numériques et que leur croisement est un riche terreau pour la création artistique. Les jeunes artistes Bruxellois et internationaux s’en rendent bien compte et ces enjeux sont de plus en plus présents dans les pratiques actuelles : nous souhaitons faire exister un lieu dédié à ces questionnements naissants dont les potentialités sont enthousiasmantes. Ce positionnement fait de Bortier12 un projet résolument contemporain, tourné vers le futur mais fort d’un ancrage dans l’histoire et l’héritage local, et répondant au besoin de plus en plus pressant d’un espace pour penser le futur du livre et de l’art ».
Le Collectif composé principalement d’anciens de l'[www.erg.be]ERG (école d’art bruxelloise) constate que les formes post-digitales se matérialisent sous des supports accessibles et vendables aussi bien en images ou éditions imprimées et objets 3D, photographies computationnelles et publications existant souvent aussi bien physiquement que de façon numérique. Leur projet Bortier12 se veut une lieu nouveau entre galerie d’art et librairie dédié à ces nouvelles pratiques.
Il déclare, par ailleurs, qu’il serait très heureux de discuter avec la Ville, la Régie Foncière, les autres occupants et Brussels Expo qui gère la Salle de la Madeleine de propositions pour améliorer de manière générale l’attractivité et le fonctionnement de la Galerie Bortier, en particulier :
- l’installation de sanitaires publics
- un travail sur la signalétique générale de la Galerie Bortier
- une discussion sur la mutualisation d’espaces communs pour des évènements collectifs à haute visibilité.
Sur ce dernier point, le Collectif relève que « les bouquinistes vivent en bonne entente, ils sont complémentaires et ils ont organisé plusieurs évènements collectifs, expositions à thème (ex. le jeu de l’oie, sur la mort) envahissant l’ensemble de la galerie où chacun met en valeur ses trésors. La Foire du Livre, encore annulée en 2022, s’installe temporairement avec La Semaine du Livre en Mars dans ce lieu somptueux lié aux livres, et on ne doute pas que cela donnera un coup de projecteur médiatique sur la Galerie Bortier ».
Concernant le public que Bortier12 souhaite attirer, « sont d’abord visés les passants et promeneurs du centre-ville en plein renouveau, les curieux s’aventurant dans le bel espace de la galerie Bortier et les clients des librairies déjà installées. Notre espace se pense comme une continuité et une ouverture de l’offre actuelle de la galerie et son public est aussi le nôtre« .
Une continuité qui n’est visiblement pas du goût de la Régie foncière. Fin 2023 cette dernière annonce avoir confié la gestion de la Galerie Bortier à un gros entrepreneur privé, spécialiste des food markets, qui n’avait pas pris part à l’AMI de 2022. Quant aux candidats qui s’étaient manifestés, ils n’ont jamais reçu de réponse, pas même un accusé de réception.
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