La Bibliothèque Galerie Bortier

Source AVB
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Pour le badaud, rien ne distingue une librairie d’une autre, c’est une grande rue de livres protégée des intempéries par un plafond de verre, tendues de toiles pour masquer les rayons directs du soleil. Cette disposition va rester en place pendant des décennies et construire l’imagerie d’Epinal du lieu, limitée dans un premier temps à la partie courbe de la Galerie, mais rapidement imitée dans le bras Est de la Galerie, soit sa partie rectiligne, appartenant toujours au privé.

Source IRPA (g) Thierry Motte (d) Trois Visages de Passages, Ed. Solibel

Tout porte à croire que, dans cette partie, c’est à Jean-Baptiste Moens, locataire-libraire-éditeur et passionné de timbres devenu philatéliste réputé, que l’on doit cette installation, à ses frais. Sur son papier à en-tête, il arborera d’ailleurs fièrement le nouvel aménagement des lieux.

Une douzaine d’années après son décès, en 1916, une de ses filles s’apprêtant à remettre son commerce, précise qu’elle est disposée à vendre au locataire à venir « les cloisons séparant le magasin ainsi que les rayons fixés aux murs, ou à enlever le tout, si cette combinaison devait échouer, et faire les réparations résultant de cet enlèvement. » Mais on sait que les rayons resteront bien en place et que le repreneur et les suivants, eux aussi libraires, en feront bon usage. Jusque dans les années 1950.

A cette époque, LA SALLE DE LA MADELEINE n’est déjà plus un marché couvert depuis 1891. Marchands et clients l’ont déserté et les pronostiques de débit des débuts n’ont jamais été atteints! Elle sert désormais, bon an mal an, de Salle de Fêtes de la Ville de Bruxelles.

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Source Thierry Motte (g) Trois Visages de Passages, Ed. Solibel – CIVA (d)

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En guise d’épilogue

« … Et un fromager et un charcutier et un boulanger. Cela s’appelle un retour à l’origine de cette galerie dans laquelle il y aura toujours des livres, c’est juste un retour aux sources de cette galerie » s’exclamait Thierry Goor, le 19 mai 2024, sur le groupe Facebook « Il était une fois… Bruxelles et ses faubourgs ».

En 2024, la Régie foncière, pratiquant depuis des années la politique de la cellule vide, annonce que l’ensemble du lieu a été cédé à la Société Anonyme CHOUX DE BRUXELLES. Thierry Goor, en charge de ce nouveau foodmarket, affirme que la Galerie Bortier a toujours été un mélange de nourritures et de livres. Un peu de recherche d’archives permet d’affirmer et d’étayer le contraire. Son projet « BORTIER LE PASSAGE », agréé par le Bourgmestre et les échevins, est un détournement d’un lieu de sa fonction de toujours: 176 ans d’activités centrées autour de l’imprimé.

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